Loi & réglement

GAC’tualités fiscales -la newsletter de GAC sur les actualités fiscales- est la veille mensuelle de GAC Group sur l’actualité CIR et la fiscalité d’entreprise.

Sommaire de notre édition de Septembre 2018

LOI ET RÈGLEMENT

  • Projet de loi de finances pour 2019
  • Projet de loi Pacte
  • Adoption définitive de la loi « pour un Etat au service d’une société de confiance »

DIVERS

  • Lancement par la DGE d’une évaluation du régime d’aides d’Etat à la R&D

JURISPRUDENCES

  • CRÉDIT IMPÔT RECHERCHE
    • CIR et prix de transfert
    • Eligibilité d’activités de sciences humaines et sociales au CIR
  •  PROCÉDURE FISCALE
    • Validité d’une notification de la proposition de rectification effectuée par mail

NOTE D’ÉTUDE

  • Le processus d’adoption des lois de finances

 

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ARTICLE D’EXPERT – Par Max Senange, Responsable Marketing de l’Innovation chez GAC Group

Pour rester visibles, attrayants et rentables (au-delà de la barre fatidique des 2 ans), utilisez le management et le marketing de l’innovation !

Si on extrapole les résultats du dernier Rapport Nielsen sur l’innovation, plus de 75 % des nouveautés lancées sur un marché ne survivront pas à leurs premières années de commercialisation. Et la dernière Gartner Hype Cycle d’Aout 2018  le confirme : la plupart des technologies (IA, blockchain…) sont en phase de désillusion car l’intérêt marché diminue, faute d’innovation vraiment concrète ou adaptée aux besoins des consommateurs.

Une stratégie marketing de l’innovation engagée dès le départ du projet, avant même la phase d’idéation permet d’éviter cela.

Marketing de l'innovation UberLe rôle du marketing de l’innovation est de s’adapter selon la nature de l’innovation et permettre de s’assurer de faire les meilleurs choix, à chaque étape du projet. Quand l’innovation nécessite de faire évoluer les usages, le marketing permet l’explication de l’innovation au marché (ex : les tablettes numériques). Inversement, s’il s’agit d’un nouveau business-model (ex : Uber pour le transport), le marketing de l’innovation doit permettre de comprendre le meilleur prix psychologique avec lequel lancer son offre. Enfin, une innovation technologique (ex : la domotique) va nécessiter d’utiliser le marketing de l’innovation pour s’assurer que l’avantage ou l’axe différenciant de la technologie promue est clairement établie et comprise par le marché.

Le marketing de l’innovation est donc stratégique dans l’ensemble des phases d’un projet d’innovation et peut/doit être utilisé à la carte. Ses missions varient simplement selon le type d’innovation envisagée par l’entreprise.

Dans cet article, vous allez comprendre comment et pourquoi :

  • Avoir une approche orientée marketing de l’innovation dès l’étape d’idéation
  • Arrêter les plans stratégiques à 5 ans et les études de marché de 50 pages
  • Penser usage et besoins plus que caractéristiques techniques

Pour continuer d’exister, lancez régulièrement des innovations

Il est indispensable d’innover pour rester compétitif et attrayant sur n’importe quel marché. Mais qu’est-ce qu’innover de manière efficiente veut concrètement dire dans le monde entrepreneurial et spécialement sur des marchés dont les innovations sont de rupture ?

Avant de vous lancer dans un nouveau projet innovant et quelle qu’elle soit la méthode que vous souhaiteriez employer, vous devez vous poser cette question : est-ce que vous répondez vraiment à un besoin précis avec un concept simple et attrayant ?

Comment AirBnB a utilisé le marketing de l’innovation à bon escient pour révolutionner le marché de l’hôtellerie ?Par exemple, une licorne comme AirBnB peut se targuer d’avoir utilisé le marketing de l’innovation à bon escient pour révolutionner le marché de l’hôtellerie. Partant d’une envie de rentabiliser une collocation à San Fransisco en louant un bout de salon et quelques matelas gonflables pendant un gros salon du design, Joe Gebbia et Brian Chesky ont vite mis en place un marketing de l’innovation ponctué de techniques de growth hacking et d’AB Test pour créer un nouveau marché et n’ont pas tardé à lancer une offre perfectible auprès d’early adopters. Offre qui mettra ensuite des années à se perfectionner pour finalement être adoptée par plus de 60% des voyageurs français .

Ici, la réponse à la question « est-ce que je réponds vraiment à un besoin précis avec un concept simple et attrayant ? » est donc oui !

Llorsqu’il est pratiqué bien en amont de la commercialisation, le marketing de l’innovation doit accompagner les équipes R&D dans chacune des phases de l’innovation, de l’émergence de l’idée, en passant par la formulation d’un cahier des charges technique, jusqu’au suivi du lancement.

L’exemple d’Henry FORD illustre bien cela, quand il a souhaité produire un nouveau moteur à 8 cylindres.

Ses ingénieurs lui ont dit que c’était techniquement impossible. Il leur a répondu « produisez-le quand même ». Plus tard, il dira : « Si j’avais demandé aux gens ce qu’ils voulaient, ils m’auraient répondu des chevaux plus rapides ». Son empire est né de la réponse à un besoin marché et non d’une faisabilité technique ou d’une étude de marché de 50 pages.

Que ce soit en BtoB ou en BtoC, le marketing de l’innovation doit impérativement partir des usages et des besoins.

En BtoB, concentrez-vous sur l’usage

Le marketing de l’innovation permet de vous assurer de rendre votre technologie magnétique vis-à-vis des attentes de votre marché. Vous ne vendez pas des produits mais des solutions à une problématique.

En effet, pour rendre une technologie magnétique vis-à-vis de son marché, dans un contexte d’ultra-concurrence et d’appels d’offres très pointilleux, il est nécessaire de sortir du lot. Seulement pour y parvenir, certes l’effet « waouh » apporté par les caractéristiques techniques n’est absolument pas à négliger mais il est indispensable d’accentuer fortement votre communication sur les nouveaux usages possibles grâce à votre solution.

Quelle est l’utilité de votre produit ? Quelles sont ses valeurs et le gain de performance apporté par votre produit / solution aux utilisateurs potentiels ? Qu’est qui vous distingue des autres au-delà de l’aspect technique ? Pourquoi est-ce qu’ils utiliseraient plus votre produit que celui de vos concurrents à iso-permettre technique ?

C’est l’usage et uniquement l’usage qui doit être pris en compte avant, pendant et après le développement d’un projet innovant. 

Que ce soit en BtoB ou en BtoC, le fonds pour l’innovation et l’industrie fraîchement mis en place par notre gouvernement l’a confirmé. Il n’accompagnera le développement de technologies que si elles sont capables de résoudre « de grands défis technologiques »  autour de thématiques d’usages (santé, mobilité, écologie). Ici encore, c’est grâce à une stratégie de marketing de l’innovation technologique et scientifique qu’un projet innovant rencontrera un marché réceptif.

En BtoC, pensez au timing et au côté utile

Comme l’expliquait Marc Giget (Président de l’institut européen de stratégie créative et d’innovation) au micro de France Info en Juillet dernier :

« La société de consommation ne veut pas du nouveau, elle veut du mieux. Il y a un phénomène de saturation. Aujourd’hui, on cherche de nouveaux indicateurs de progrès humains pour réorienter l’innovation vers la satisfaction de la vie. Il ne faut jamais être “techno-chiant” c’est-à-dire présenter des innovations en disant “ça va changer le monde”, sans qu’on y voie le côté humain dedans. » 

En BtoC, une « bonne innovation », quelle que soit sa source, doit transposer dans son produit des valeurs humaines qui joueront sur l’affect du consommateur (ex : dernière campagne de pub Nike avec Colin Kaepernick, joueur de football américain, célèbre pour avoir posé un genou à terre pour protester contre les violences à l’encontre des personnes noires au US).

Mais ce n’est pas tout : pour qu’elle se traduise en succès commercial, votre innovation doit être sortie au bon moment, avec le bon positionnement et surtout la bonne pédagogie afin d’éduquer votre marché aux usages de votre solution.  Pourquoi acheter quelque chose sans savoir à quoi cela sert ou comment l’utiliser ? C’est à nouveau l’intérêt d’impliquer le marketing de l’innovation dès la genèse du projet.

Dans l’imaginaire collectif, le marketing de l’innovation est souvent perçu comme la dernière étape avant commercialisation, « l’emballage du bonbon ». Pourtant, il faut le penser comme un tout, indispensable à l’ensemble des étapes du processus d’innovation.

Marketing de l'innovation Apple IPhoneLorsqu’Apple a commencé à sortir l’IPhone, il était imparfait mais sorti au bon moment avec le bon message. Cette imperfection était parfaitement calculée (cf : séries d’Iphones de 1 à 10). L’ensemble des étapes du marketing de l’innovation étaient anticipées pour en faire une vraie révolution. 

Selon la courbe de Roger, Apple met en avant dans ses campagnes publicitaires les premiers adeptes élevés au rang de modèle, ce qui donne envie ensuite aux suiveurs, de faire comme eux. Le consommateur attend d’adhérer aux valeurs portées par l’annonceur via son produit / sa solution.

En synthèses, l’art de sublimer son produit, son service pour qu’il donne l’impression qu’en le possédant, nous allons vivre une expérience hors du commun : c’est la théâtralisation de son innovation, l’une des nombreuses étapes et possibilité proposée par le marketing de l’innovation.  Il ne s’agit plus d’anticiper le moment propice au lancement d’une solution innovante. Il s’agit simplement de le faire avant les autres, même de manière imparfaite et parallèlement, de préparer le marché au cycle d’adoption de son produit.

Il n’y a plus de notion de « moment » en innovation, seule la notion de « précurseur » importe.

Une stratégie marketing de l’innovation efficace réside en la capacité d’anticiper le cycle d’adoption de son produit donc la croissance de son chiffre d’affaires. On en revient aux basiques : l’utilisateur désire une offre ou un produit car cela répond simplement à sa problématique. Le but : faciliter la vie de l’utilisateur. Il en est de même pour la coordination entre les équipes internes, plus elles seront fédérées par le management, plus elles « performeront » pour faire de l’innovation en question un succès commercial.

 

A suivre dans la partie 2 : Comment vous appuyer sur vos équipes ?

 

Vous souhaitez être accompagné dans la mise en place de votre marketing de l’innovation  ? Contactez-nous !

10 questions à Christian Orfila - CIR

10 questions à Christian Orfila, ex Responsable CIR au Ministère de la Recherche pendant 25 ans

1- Au cours de votre carrière à la tête du CIR au Ministère de la Recherche, comment avez-vous vu évoluer cet outil ?

J’ai pu voir évoluer ce dispositif de manière très positive. Le Crédit d’Impôt Recherche (CIR) est devenu au fil du temps un outil performant pour optimiser l’activité de R&D des entreprises et rentabiliser leurs investissements. Il apparaît désormais comme une mesure phare de la politique française en faveur de la R&D.

En plus de 30 ans, le nombre de déclarants a explosé ! A titre d’illustration, le nombre d’entreprises déclarantes était de 7 500 en 2005 pour atteindre 24 000 aujourd’hui ! Il est donc désormais possible d’affirmer que la quasi-totalité des entreprises françaises réalisant des activités de R&D utilisent le CIR.

Grâce à ce crédit d’impôt, la France est devenue très compétitive vis-à-vis des autres pays industrialisés. Le CIR permet donc à la France de conserver sa capacité à innover et d’avoir des coûts de recherche en moyenne moins élevés que dans d’autres pays européens.

Enfin, le CIR est une incitation à l’embauche de personnels à haute valeur ajoutée (docteurs, ingénieurs), sachant que les dépenses de personnel (avec les frais de fonctionnement y afférents) représentent à elles seules 78% de la créance du CIR.

Ce regain d’intérêt de la part des entreprises implantées en France atteste, de leur part, d’une volonté de participer activement aux avancées scientifiques et technologiques mondiales. Sur l’ensemble des pays de l’OCDE qui disposent d’une incitation fiscale à la R&D, le CIR français apparaît comme le plus généreux, avec un budget de l’ordre de 6 milliards d’euros.

2- Quels sont les abus les plus marquants et originaux de votre expérience ? 

En 25 ans de carrière, j’ai constaté beaucoup de « folklores » dans les dossiers :

  • Soit par « péché de jeunesse » de la part des entreprises, qui n’étaient pas réellement au fait des critères d’éligibilité : en décrivant un produit nouveau, certes innovant, mais réalisé sur la base des connaissances disponibles. Les entreprises pensant que les difficultés rencontrées relevaient de la R&D, alors que ce n’était que de l’ingénierie. Les exemples les plus marquants sont apparus dans le secteur de l’informatique avec la création de logiciel par exemple…
  • Soit par un accompagnement de l’entreprise par un cabinet peu scrupuleux, aux pratiques discutables (plagiat de thèse, modification de date de brevets, feuilles de temps optimisées…).
  • Soit par une volonté délibérée de percevoir indûment du CIR. Nous entrons là dans les rares cas de détournement du dispositif sur lequel veille l’administration au travers de ses contrôles.

Lorsque l’entreprise est accompagnée, il lui est conseillé de toujours garder la maîtrise de la rédaction de son dossier de façon à pouvoir rendre compte elle-même de la nature de ses travaux. En effet, lors d’un contrôle, il est essentiel que ce soit les chefs de projets de l’entreprise qui viennent défendre leur dossier, plutôt que de laisser le cabinet intervenir.

En ce qui concerne GAC Group, c’est un cabinet que je connais depuis ses débuts en 2002. Je peux dire que c’est l’un des rares cabinets sérieux avec lequel j’ai accepté quelques fois d’intervenir dans des manifestations. J’ai toujours apprécié la rigueur de leur approche sur les dossiers et leur volonté de bien faire dans le respect des textes. C’est ainsi, qu’au fil du temps, une relation de confiance et un respect mutuel se sont installés.

3- Voyez-vous une évolution à la hausse du nombre de contrôles au fil des années, qu’est-ce qui les déclenche concrètement ?

Existe-il des secteurs d’activités ou tailles d’entreprises plus visés par les contrôles ? 

Le CIR est un dispositif déclaratif. L’entreprise déclare et obtient un crédit d’impôt sans avoir à en justifier préalablement par un dossier, contrairement aux demandes de subventions. Cependant, la contrepartie d’un système déclaratif est le contrôle.

Le contrôle du CIR s’inscrit dans le cadre des contrôles généraux de la comptabilité des entreprises. Le CIR ne constitue pas un axe de contrôle spécifique. Lors d’un contrôle, l’administration va donc s’intéresser à l’ensemble de la comptabilité de l’entreprise.

Il n’apparaît pas d’augmentation significative du nombre de contrôle, ni de secteurs d’activité ou de tailles d’entreprises privilégiés par les contrôleurs. En revanche, il y a une exigence accrue sur les critères d’éligibilité et sur le dossier à fournir pour justifier de ses travaux de R&D.

Il faut attirer l’attention des entreprises sur la nécessité de constituer un dossier « au fil de l’eau » et qui sera remis à l’administration dès sa demande. En effet, il est quasiment impossible de le reconstituer après coup.

4- Quelles voies de recours l’entreprise peut-elle utiliser en cas d’avis négatif de la part du contrôleur ?

Le contrôleur fiscal n’a pas l’obligation de demander un avis au Ministère de la recherche, et peut décider lui-même de l’acceptation d’un CIR.

Le contrôle peut intervenir sur l’année du dépôt de la déclaration et sur les 3 années antérieures.

Lors d’un contrôle, en cas de désaccord, l’administration fiscale adressera à l’entreprise une proposition de rectification (imprimé 3924). L’entreprise peut contester les rectifications proposées et dispose de 30 jours pour répondre, délai pouvant être prolongé de 30 jours.

L’administration fiscale (imprimé 3926) répond aux arguments soulevés par l’entreprise en les acceptant ou en maintenant sa position initiale. En cas de désaccord confirmé, l’entreprise peut demander à rencontrer l’inspecteur principal et/ou le chef de brigade (recours hiérarchique) avant de demander l’interlocution départementale.

Si le différend persiste l’entreprise peut saisir les juridictions administratives (Tribunal administratif, Cour administrative d’appel et Conseil d’Etat).

A noter qu’afin de faciliter le dialogue avec les entreprises et de réduire les contentieux, un comité consultatif a été créé sur les litiges relatifs à l’éligibilité au CIR de certaines dépenses de recherche et d’innovation. Ce comité est saisi lorsque toutes les voies de recours hiérarchiques ont été utilisées et n’est compétent que pour les contrôles externes.

5- Quels sont les sujets le plus souvent remis en cause par l’administration ?

Les projets remis en cause sont les projets sur lesquels l’entreprise n’est pas en mesure de démontrer qu’elle a rencontré des difficultés qui ne pouvaient pas être résolues par l’état des connaissances disponibles du moment.

C’est notamment le cas dans le secteur informatique où si tous les logiciels sont nouveaux ou originaux, dans le sens où ils sont forcément différents de ceux qui existaient ou qu’ils ont des fonctionnalités différentes, nouvelles, ils ne sont pas toujours le fruit de recherche éligible au CIR.

6- Quid du statut jeune docteur et de la sous traitance ?

Jeune DocteurLe statut jeune docteur est une incitation à recruter du personnel à haute valeur ajoutée. 

C’est une mesure extrêmement intéressante, car elle permet à l’entreprise une embauche à moindre coût.

En effet, lorsque l’entreprise embauche un jeune docteur, elle peut prendre en compte son salaire chargé pour le double de son montant, pendant les vingt-quatre premiers mois suivant son premier recrutement, à condition que son contrat de travail soit à durée indéterminée et que l’effectif du personnel de recherche salarié de l’entreprise ne soit pas inférieur à celui de l’année précédente.

Par exemple, pour un jeune docteur embauché à un salaire de 45 000 € brut annuel affecté à temps plein en R&D, son employeur verra le salaire de son collaborateur multiplié par deux en dépenses de personnel (90 000 €) et par deux en frais de fonctionnement (90 000 €) : il se verra donc attribué un crédit d’impôt de 30 % soit 54 000 €, l’employeur gagnera 9 000 € les deux premières années.

Toutefois, les grandes entreprises sont relativement peu nombreuses à utiliser le dispositif, notamment à cause des textes peu clairs en la matière pour calculer l’effectif de référence des chercheurs et techniciens de l’entreprise. S’agit-il de l’effectif « recherche » de l’entreprise, des personnels valorisés au CIR ?

En ce qui concerne la sous-traitance, les dépenses relatives à des opérations de R&D confiées à des prestataires extérieurs sont éligibles au CIR.

Les sous-traitants privés doivent être agréés par le ministère de la recherche. La facture est prise en compte pour son montant réel.Si l’entreprise s’adresse à un organisme public de recherche (CNRS, INSERM, CEA, INRIA…) ou une université, elle pourra inclure la facture pour le double de son montant dans son CIR. Il s’agit d’une forte incitation au partenariat public / privé.

A noter que la sous-traitance est une opération de R&D nettement individualisée et que les travaux sous-traités doivent correspondre à la réalisation de véritables opérations de R&D, nettement individualisées.

7- Quels types de collaborateurs peuvent être intégrés au frais de personnel dans le CIR ? 

Comment qualifier les personnes et les temps associés ? Quels éléments justificatifs l’entreprise doit-elle présenter ? 

 Seuls sont éligibles les chercheurs et les techniciens.  Les chercheurs sont des personnels dont le diplôme est de niveau Bac+5 à Bac +8.

Sont donc qualifiés de techniciens de recherche, tous les personnels dont les qualités professionnelles sont avérées et dont les travaux nécessitent leur participation aux travaux de R&D.

Les autres personnels de l’entreprise ne sont pas pris en compte (commerciaux, secrétariat…).

L’entreprise doit tenir à jour des relevés des temps consacrés à la R&D et tenir compte des temps de travail non éligibles (réunions, formation, déplacements, commande de matériel, recrutement…).

8- Mon projet n’a pas abouti, puis-je néanmoins intégrer les dépenses liées au temps de recherche passé sur ce dossier ? 

La réponse est positive si le projet relève de R&D, car la réussite du projet ne rentre pas en ligne de compte. L’administration va uniquement s’attacher à vérifier si les travaux déclarés relèvent d’une activité éligible, c’est-à-dire si l’état des connaissances du moment ne permettaient de résoudre les difficultés rencontrées.

Encore une fois, l’exigence de la constitution d’un dossier justificatif des travaux est indispensable, quand bien même le projet a été abandonné. Ce dossier, au-delà d’une éventuelle présentation à l’administration lors d‘un contrôle, permet à l’entreprise de faire un bilan annuel de son activité de R&D et de garder la mémoire du travail effectué, notamment lors de départ du personnel de recherche.

9- Va-t-on vers une transmission systématique des DT au dépôt du CERFA ? 

Pas de mon point de vue, car l’administration n’a pas besoin de recevoir un dossier justificatif (DT) pour chaque déclarant et pour chaque année. Imaginez recevoir 24 000 dossiers de CIR chaque année …

En revanche, ce dossier doit être prêt dès le dépôt de la déclaration (2069 A-SD). Ce dossier doit pouvoir être remis, dès qu’il est demandé.

10- Votre avis sur les dernières évolutions du CIR : va-t-on vers une simplification ? 

La simplification est intervenue en 2008, avec le passage en volume. Depuis, le CIR est devenu très simple à calculer. Mais les projets doivent être explicités de façon beaucoup plus précise et ce, compte tenu des dispositions du nouveau Manuel de Frascati. (Edition 2015).

 

Si vous avez des questions sur la déclaration CIR, n’hésitez pas à nous contacter.

RGPD Livre Blanc - Risques

Découvrez la troisième partie de notre Livre Blanc RGPD : Votre risque face au contrôle

Après 2 années laissées pour sa mise en oeuvre, votre entreprise a l’obligation d’être maintenant en conformité avec le Règlement Européen Général de Protection des Données (RGPD).

Après la date annoncée comme « butoir » du 25 mai 2018 (mise en application du règlement) et l’émoi alors provoqué par le sujet, la relative tolérance annoncée par la CNIL vis-à-vis de l’application des sanctions et les congés d’été ont doucement replongé les sociétés dans leur torpeur.

Malgré le buzz médiatique de l’époque et une première prise de conscience, de nombreuses sociétés ont ainsi finalement retardé le lancement de leur projet de mise en conformité pour se replonger dans leurs activités du quotidien en adoptant une position d’attente vis-à-vis des futurs possibles impacts négatifs.

Avant la fin de la « période de tolérance » accordée par la CNIL et l’apparition des premières sanctions relatives à la protection des données personnelles, nous vous proposons de refaire un point sur les véritables risques encourus par votre entreprise en cas de non-conformité et de vous apporter un éclairage peut-être différent du sujet.

Livre blanc RGPD

Cette troisième partie du livre blanc se concentre sur les risques liés à la non conformité de votre entreprise.

Pour découvrir les 2 premières parties, cliquez-ici.

PARTIE 3 : Les véritables risques

  • Risque principal : votre perte de compétitivité
  • Les sanctions possibles suite à un contrôle de la CNIL
  • Les dénonciations à la CNIL
  • Les actions à mettre en place à court terme

Pour télécharger le livre blanc (partie 3), merci d’en faire la demande en cliquant sur le lien ci-dessous :

Télécharger le livre blanc

Réforme contentieux sécurité sociale

Dans le cadre de la réforme du contentieux de la sécurité sociale, l’ordonnance n°2018-358 prise en application de la loi n°2016-1547 du 18 novembre 2016 de modernisation de la justice du XXIème siècle a été publié au Journal Officiel le 17 mai 2018. Cette ordonnance précise le cadre du traitement juridictionnel du contentieux de la sécurité sociale et de l’aide sociale.

La réforme du contentieux de la sécurité sociale

Pour rappel, voici les principales mesures prises sur le contentieux de la sécurité sociale qui impactent les entreprises :

  • Réforme des juridictions de Sécurité Sociale
  • Nécessité d’un recours préalable en « contentieux médical »
  • Secret médical 
  • « Mesure d’instruction »

Pour lire notre article complet, cliquez ici.

Nouvelles juridictions compétentes au 1er janvier 2019

Un décret paru le 6 septembre 2018 au Journal Officiel désigne les 116 tribunaux de grande instance et les 28 cours d’appels qui seront compétents pour connaître, en première instance et en appel, des litiges relevant du contentieux général et technique de la sécurité sociale.

Ce texte précise, le siège et le ressort de chacune de ces juridictions que vous trouverez dans le lien ci-dessous.

Cette réorganisation entrant en vigueur à compter du 1er janvier 2019, date d’application de  la réforme.

Décret 2018-772 du 4 septembre 2018, JO du 6 septembre 2018https://www.legifrance.gouv.fr/jo_pdf.do?id=JORFTEXT000037367894 

 

N’hésitez-pas à nous contacter pour toute question, un expert vous répondra !

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Loi & réglement

GAC’tualités fiscales -la newsletter de GAC sur les actualités fiscales- est la veille mensuelle de GAC Group sur l’actualité CIR et la fiscalité d’entreprise.

Sommaire de notre édition de Juillet / Août 2018

LOI ET RÈGLEMENT

  • Projet de loi de lutte contre la fraude fiscale : modifications suite à l’intervention du Sénat et de la Commission des finances de l’Assemblée Nationale
  • Précisions du Gouvernement sur la documentation en matière de prix de transfert

DOCTRINE ADMINISTRATIVE

  • Répercussion de la baisse du taux d’impôt sur les acomptes d’IS
  • Publication du modèle de rescrit « Restructuration »

DIVERS

  • Parution du Guide 2018 du CIR
  • Premières priorités du nouveau Conseil de l’innovation
  • Consultation publique pour la mise en place d’une nouvelle « relation de confiance »

JURISPRUDENCES

  • CRÉDIT IMPÔT RECHERCHE
    • Suite de la jurisprudence Intuigo sur la mise à disposition de personnel dans le cadre du CIR
    • Les opérations de recherche sous-traitées par un prestataire agréé n’ouvrent pas droit au CIR chez le sous-traitant de second rang
    • Appréciation des dépenses de personnel et de la veille technologique par les juges : jurisprudence constante
    • Validation de l’éligibilité des travaux de recherche
    • Nécessité de prouver l’amélioration substantielle résultant des travaux de développement expérimental
    • Nécessité de démontrer l’originalité des méthodes ou procédés originaux au regard de l’état de l’art
  •  CRÉDIT IMPÔT COLLECTION
    • Dépenses de personnel éligibles au Crédit d’Impôt Collection
  • DIVERS
    • QPC sur l’amende de 25% pour délivrance irrégulière de documents permettant l’obtention d’un avantage fiscal

NOTE D’ÉTUDE

  • Le CIR, une dépense fiscale « stratégique mais coûteuse »

 

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Livre blanc CIR - Innovation

Le 7ème appel à projets (AAP) de BpiFrance, qui sera clôturé le 15 janvier 2019, a pour but de financer les projets collaboratifs de recherche et développement (R&D) innovants conduits par un consortium composé obligatoirement pour partie d’une PME et un partenaire académique français.

Un fond pour soutenir l’innovation des entreprises françaises

PSPC finance les projets collaboratifs ayant des retombées économiques et technologiques directes (nouveaux produits, services, technologies…) et indirectes (en termes de structuration durable de filières) en France.

PSPC est ouvert à toutes tailles d’entreprise et est un atout majeur pour booster la croissance des entreprises françaises, créer des emplois et soutenir leur R&D. Les appels à projets PSPC sont en général moins nombreux avec un montant moyen plus élevé (5 à 50 M€), par comparaison aux autres dispositifs.

TLR - AAP BPIFRANCE

Classement des dispositifs par rapport au niveau maturité (TRL) des projets et des budgets alloués

 

Conseil de GAC

Vu le marché ultra concurrentiel, le spectre large du programme et les exigences des financeurs en termes de dossier, l’accompagnement d’un expert est indispensable sur ce sujet.
Nous vous accompagnons pour démontrer le potentiel innovant de votre projet et ainsi maximiser le succès d’obtention des subventions.

 

Un accent accru sur la transition énergétique et le développement durable

PSPC met un accent particulier sur les projets portant sur une prise en compte de la transition énergétique et du développement durable. À cette fin, les projets présentés doivent expliciter ses éventuelles contributions au développement durable.

Conseil de GAC

Le développement durable est devenu un élément central des politiques publiques. Les entreprises sont incitées à innover et à investir dans le développement durable (DD) ainsi que la transition énergétique.
Nos experts en DD vous apportent leurs connaissances techniques et un accompagnement personnalisé afin de valoriser les aspects environnementaux de votre innovation.

 

Quelques dates à retenir

  • Clôture de l’appel à projets : 15 janvier 2019
  • Dates d’auditions : 12/09/2018; 17/10/2018; 28/11/2018; 30/01/2019.
  • Dates de comités de pilotage : 26/09/2018; 7/11/2018; 12/12/2018.

Contacts

Loi & réglement

GAC’tualités fiscales -la newsletter de GAC sur les actualités fiscales- est la veille mensuelle de GAC Group sur l’actualité CIR et la fiscalité d’entreprise.

Sommaire de notre édition de Juin 2018

LÉGISLATION

  • Présentation du projet de loi relatif à la croissance et la transformation des entreprises (PACTE)

JURISPRUDENCES

CRÉDIT D’IMPÔT RECHERCHE

  • Outre l’éligibilité, la production des justificatifs de temps et des qualifications du personnel de R&D est essentielle pour le bénéfice du CIR

  • La requête en demande de restitution du CIR doit s’appuyer sur des éléments nouveaux

  • Le défaut de motivation du vérificateur n’est pas caractérisé par la reprise à son compte de l’analyse de l’expert

  • La requête en demande de restitution du CIR doit s’appuyer sur une argumentation circonstanciée

  • La renonciation volontaire de l’entreprise donneuse d’ordre au CIR ne permet pas à la société sous-traitante d’en bénéficier

CRÉDIT D’IMPÔT COLLECTION

  • La qualification d’entreprise industrielle éligible au CIC est subordonnée à la condition de la prépondérance des installations 

DIVERS

  • Le Rapport 2017 du Médiateur de BERCY

NOTE D’ÉTUDE

  • Directive ACCIS et crédit d’impôt recherche

 

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Indemnisation maladie professionnelle

Selon les dispositions de l’article 44 de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2018 (Loi n°2017-1836), à partir du 1er juillet 2018, les salariés victimes d’une maladie professionnelle recevront leur indemnisation à la date de la première constatation médicale de la maladie, c’est-à-dire dès l’apparition des premiers symptômes de leur maladie.

Une meilleure indemnisation du salarié

Jusqu’à présent, l’indemnisation de la maladie professionnelle débute au moment où le médecin établit un lien possible entre la pathologie et l’activité professionnelle du salarié, c’est à dire à la date du certificat médical initial.

Dès lors, pour certaines pathologies dont l’origine professionnelle n’est pas immédiatement identifiable (type cancer, amiante…), le salarié bénéficie d’une indemnisation partielle. Ainsi cette mesure vise à mieux indemniser le salarié, et ce, dès l’apparition des symptômes indépendamment de la date à laquelle le salarié a connaissance de son origine éventuellement professionnelle.

Toutefois, afin de limiter l’aléa pesant sur les entreprises, une limite est posée : l’indemnisation ne pourra pas débuter plus de deux ans avant la demande de reconnaissance de maladie professionnelle du salarié auprès de la CPAM.

Un surcoût pour les entreprises

Cette nouvelle règle aura probablement des répercussions sur la tarification AT/MP des entreprises afin de pallier le surcoût de ces indemnisations notamment par une majoration des coûts moyens des sinistres pour les années suivantes.

Elle suscite également des interrogations sur la gestion de la régularisation des indemnités journalières et de la période de travail effectif (primes, congés payés,…) en matière de paie.

 

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Loi & réglement

GAC’tualités fiscales -la newsletter de GAC sur les actualités fiscales- est la veille mensuelle de GAC Group sur l’actualité CIR et la fiscalité d’entreprise.

Sommaire de notre édition de Mai 2018

LÉGISLATION

  • Les propositions du plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises
  • Nouvelles modalités d’application du rescrit préalable aux opérations de restructuration
  • Le Sénat rejette le projet de loi supprimant « le verrou de Bercy »

JURISPRUDENCES

CRÉDIT D’IMPÔT RECHERCHE

  • L’éligibilité des dépenses valorisées au CIR nécessite la démonstration de la réalité d’opérations de R&D
  • Les irrégularités ayant entaché la procédure d’instruction sont sans incidence sur le bien-fondé de la décision de refus de rembourser une créance CIR
  • Les relations professionnelles entretenues par deux experts se prononçant sur un même dossier ne préjugent pas d’un manque d’impartialité et d’indépendance
  • La garantie contre le changement de doctrine prévue à l’article L.80 A du Livre des procédures fiscales (LPF) ne peut être invoqué à l’appui d’une demande de remboursement
  • Pour qu’un salarié soit éligible au crédit d’impôt recherche, les éléments présentés par la société doivent permettre de démontrer son développement de compétence ainsi que sa participation de façon effective aux activités de recherche et développement

JEUNE ENTREPRISE INNOVANTE

  • Statut JEI et caractère nouveau de l’activité

DOCTRINE

  • Les messages d’actualité du site Bofip ne sont pas susceptibles de faire l’objet d’un recours pour excès de pouvoir

DIVERS

  • Lancement d’une consultation sur la réforme de l’IS
  • Précisions relatives aux modalités d’investissements du fond pour l’innovation et l’industrie
  • Aides aux entreprises : Annonce d’une réduction de 5 milliards d’euros d’ici 2022
  • Proposition d’une mesure d’urgence permettant de réduire « le blacklog » dans l’examen des demandes de brevet au Brésil

 

NOTE D’ÉTUDE

  • Parution de l’ordonnance relative au Brevet européen à effet unitaire et à la juridiction unifiée du brevet

 

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