Comme l’Intelligence Artificielle, le Cloud ou encore le Big Data, l’innovation de rupture et la deeptech sont victimes de leurs succès et d’une vulgarisation de leurs définitions, qu’il nous parait important de rappeler.
Innovation de rupture
« Les défis auxquels sont confrontées nos sociétés marquent, par leur intensité, des transformations et des ruptures profondes. Pour y faire face, il nous faut innover, puissamment, nettement, profondément : c’est l’innovation de rupture ! » (Edouard Philippe – Mai 2018)
Une innovation de rupture (souvent opposée à l’innovation incrémentale : qui ne modifie pas radicalement l’existant) bouleverse les usages sur un marché établi et change totalement la manière de consommer les produits ou services qui existent.
Facebook est le parfait exemple : Marc Zukerberg a créé un usage totalement nouveau sur un marché existant sans révolutionner techniquement ce marché. Internet et l’usage des réseaux sociaux existaient en effet bien avant Facebook : MSN, Myspace….
Deeptech
Selon la BPI, la « Deeptech » qualifie des technologies de rupture, selon 4 critères précis :
- est en lien avec le monde de la recherche ;
- s’oppose à des verrous technologiques ;
- propose un avantage totalement différent de l’existant ;
- nécessite une mise sur le marché (« go to market ») longue et complexe.
« Les immenses avancées dans le traitement des données, l’intelligence artificielle, les biotechnologies, les nanotechnologies, l’informatique quantique, le stockage de l’énergie, contribuent à répondre aux défis sociétaux : transition énergétique, transports intelligents, santé pour tous, agriculture durable et lutte contre la faim…
Ainsi, la vocation de la deeptech est d’apporter directement ou indirectement une réponse à ces enjeux majeurs pour la planète et traduit une grande opportunité de progrès »
Invention
Enfin, l’invention est le fait de découvrir quelque chose de totalement nouveau « pour le meilleur et pour le pire » (le téléphone vs la bombe nucléaire…).
Lorsque Nikola Tesla invente de nouvelles méthodes pour faire converger l’énergie via le courant électrique, c’est une véritable invention qui va donner lieu ensuite à de multiples innovation, notamment de rupture. L’invention part d’un principe humaniste et s’apparente souvent à une découverte, à la fameuse « sérendipité » !
Quand Mikhail Kalachnikov invente son fusil d’assaut le plus populaire, le robuste mais surtout le plus meurtrier au monde, c’est une innovation de rupture. L’innovation de rupture part d’un constat, d’un cahier des charges.
Pour revenir à l’exemple de l’AK 47, c’est une armée qui a été créée pour répondre au besoin de supériorité technique de l’armée Allemande :
« Ce sont les Allemands qui sont coupables du fait que je suis devenu un fabricant d’armes. Sinon, j’aurais construit des machines agricoles. […] Si on me demande comment je peux dormir calmement sachant que mes armes ont tué des millions de gens, je réponds que je n’ai aucun problème de sommeil, ma conscience est nette. J’ai construit des armes pour défendre ma patrie »
Dans les articles suivants, nous allons nous intéresser plus précisément à l’innovation de rupture. Celle qui, au-delà de la technologie produit, va « disrupter » son marché, ses process, son marketing, ses modes de financements et de management !
Pour découvrir comment aligner vos capacités d’innovation et votre stratégie, inscrivez-vous à notre webinar “Diagnostic Innovation” le 13 juin.
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Cet article a été rédigé suite à notre workshop innovation du 21 mars dernier, avec
- Lionel ROURE, Maître de conférences en innovation au CNAM ;
- Jérôme BILLE, Délégué Général de France Innovation ;
- Les directions Marketing d’Optic 2000 et de Xerox.