Nous avons eu le plaisir d’organiser une table ronde Mardi 15 Octobre 2019 avec Use Design, Le Village by CA et HDFID (Hauts de France Innovation et Développement) autour d’un enjeu stratégique : comment être proactif face à la disruption de son marché ?
En voici la synthèse.
Pour en parler :
- Sofia Da Silva : Directrice Marketing @GAC Group
- Jean Pierre Leac : Responsable Entreprises @Hauts de France Innovation
- Patrick Avril : Directeur Conseil @Use Design
- Franck Biehler : Responsable Accompagnement Startup @Village by CA
Aujourd’hui, tout est disruptable et tout doit être disrupté
Mais la disruption doit être entendue au sens d’une transgression intelligente, anticipée et assumée…
La disruption d’un marché n’est pas uniquement liée au digital et aux nouvelles technologies…Elle repose sur une capacité à combiner la découverte des tendances émergentes pour réinventer un marché et l’harmonisation d’enjeux business avec sa capacité de production créative…
En clair : la disruption, c’est savoir saborder son business car il est indispensable de créer de la valeur autrement…
Dans ce contexte, comment être le moteur du changement au sein de son écosystème et comment innover de façon proactive face à la disruption de son marché ?
Comment créer aujourd’hui ce que nous exigerons demain ? Quelle stratégie mettre en place pour durer ? Et pourquoi faire de l’innovation managériale une priorité ?
Sofia DA SILVA – Directrice Marketing au sein de GAC
Nous devons aujourd’hui composer avec la disruption dans sa dimension économique mais aussi plus que jamais dans sa dimension sociale, écologique et éthique.
La notoriété de Greta Thunberg en tant que nouvelle icône mondiale de la défense de l’environnement et la procédure engagée par 50 procureurs américains contre Google sont 2 exemples parmi d’autres de ce nouveau paradigme.
Ce nouveau paradigme entraîne une disruption de nos modes de pensée et des décisions fondant les stratégies d’entreprise au bénéfice d’impacts positifs sur l’ensemble des dimensions. Cela entraîne disruption et rupture dans les raisons d’être des entreprises, les poussant à revoir leurs fondamentaux à travers une vision nouvelle et à opérer transformation et changement, par la nouvelle vision.
La véritable disruption c’est le courage de mettre en œuvre ces changements, de concrétiser cette nouvelle vision, de concilier des paradoxes (cf : shadow Comex de AccorHotels). La disruption réside dans l’inspiration et surtout dans l’exécution.
Enfin, la disruption se traduit également par les changements à opérer au niveau individuel : développer un fonctionnement agile afin de s’adapter au futur, anticiper les changements par une curiosité permanente, savoir changer ses perspectives, élargir sa carte du monde… (cf : réinvention des métiers et des compétences…)
Patrick AVRIL – Directeur Général de Use Design
Souvent la disruption se fonde sur la suppression des intermédiaires et repose sur les nouvelles technologies pour fluidifier les échanges.
Les enjeux sont d’abord :
- de prendre conscience de ce phénomène en accélération,
- d’être capable de le surveiller en identifiant des signaux annonciateurs,
- d’être capable de transformer rapidement pour devancer ou rattraper (ce qui est parfois plus complexe dans un groupe plus important)
Prenons l’exemple de la potentielle disruption du domaine de la pharmacie : c’est un sujet complexe qui doit prendre en compte l’arrivée des grandes surface, la vente internet (parapharmacie essentielle au modèle économique des pharmacies), la progression des déremboursement, les verrous législatifs, les interactions entre professionnels de santé, l’inertie sur les décisions techniques autour de sujet comme le DMP (Dossier Médical Partagé), l’inconscient collectif autour du conseil “gratuit” du pharmacien, etc.
Jean Pierre LEAC – Responsable Entreprises & Startup : Haut de France Innovation
La disruption n’est pas à l’origine un terme positif. Elle évoque la rupture, la fracture, l’absence d’harmonie. Devenue omniprésente, certains la cherchent désespérément pour s’enrichir rapidement, d’autres la craignent et se cachent en espérant qu’elle ne s’intéressera pas à eux.
Elle est surtout une source de terreur nocturne pour de plus en plus de professions, des médecins aux juges, en passant par les experts comptables ou les consultants.
Alors, que faire face à la disruption ? Est-il possible d’éviter ses méfaits et de profiter de ses opportunités, en gardant un comportement éthique ?
La disruption est une rupture, une innovation radicale qui rebat totalement les cartes d’un marché établi. Sa recette commence à être connue : un astucieux mélange d’esprit entrepreneurial et de nouvelles technologies « de rupture ».
Elle naît rarement dans l’esprit de génies ou de personnes supérieurement intelligentes mais elle est le résultat d’une audace entrepreneuriale qui prend en compte ce qui est rendu possible par l’évolution des technologies.
Finalement, on est proche de la définition de l’innovation. On est simplement face à une innovation qui impacte fortement les conditions de concurrence sur un marché donné voire crée un nouveau marché.
Franck BIEHLER – Responsable Accompagnement des Startup : Village by CA
La disruption c’est avant tout changer nos façons de penser, de concevoir et de consommer que ce soit des produits ou des services .Cela engendre un besoin de transformations et transitions à tous les étages de nos entreprises.
La disruption étant une forme d’innovation par le changement radical : il faut savoir réagir vite !
Nous sommes désormais dans une société où le temps est le facteur clé de la réussite. Beaucoup de chefs d’entreprises sont conscients de ce qui les attend sans pour autant savoir comment s’y prendre.
Les grands groupes font souvent appel à des gros cabinets d’experts (EY, KPMG…) mais qu’en est-il des PME et ETI ?
La difficulté est également d’accepter que les modèles qui ont fonctionné pendant des décennies ne fonctionnent plus ou même s’ils fonctionnent encore aujourd’hui, ils pourraient cesser d’être efficaces dès demain.